Comment réduire l’impact environnemental des applications cloud ?

Davidson consulting , Inria, OVHcloud, Orange s’associent pour le programme de recherche « DISTILLER »

Selon l’Ademe, le secteur du numérique représente aujourd’hui plus de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont la moitié est générée par les data centers et les infrastructures réseau.

Et le poids de son impact environnemental devrait encore croître avec le développement des usages. En France, c’est déjà 10% de l’électricité produite qui est consommée pour répondre aux seuls besoins des centres de stockage des données. Conscients de ces enjeux, les acteurs du numérique sont de plus en plus préoccupés par la consommation d’énergie des services hébergés.

En seulement 10 ans, des progrès ont été observés pour assurer une plus grande frugalité énergétique des data centers. Mais ces évolutions se focalisent principalement sur l’efficience matérielle (optimisation des composants ou du refroidissement des serveurs, alimentation en énergies renouvelables), sans vraiment composer avec les différentes couches logicielles, qui peuvent avoir un impact non négligeable sur l’utilisation des ressources matérielles allouées. Comment développer un nouveau logiciel “cloud native” dans une optique de durabilitéet de sobriété ? Quels langages de programmation, bibliothèques, frameworks et infrastructures “cloud” prendre en considération pour chaque projet ?

Ce sont les questions auxquelles veut répondre le projet DISTILLER (recommenDer servIce for SusTaInabLe cLoud nativE softwaRe), mené suite à l’appel à projet lancé par l’agence nationale pour la recherche (ANR).

Inria, OVHcloud, Orange et Davidson consulting se sont associés au sein d’un consortium afin de mutualiser leurs expertises, avec l’objectif de définir des recommandations précises sur les éléments logiciels et les configurations les plus adaptées pour assurer la durabilité et la frugalité énergétique des applications cloud, dès la conception. 

DISTILLER étudiera et organisera l’écosystème des logiciels Cloud, puis exploitera les données qui en résultent pour proposer des modèles de configuration optimisés, en se fondant sur différents algorithmes d’intelligence artificielle.

En étudiant l’ensemble des couches d’une application cloud native, depuis l’infrastructure physique au code informatique, DISTILLER vise une approche globale permettant une réduction drastique de l’empreinte environnementale du numérique. 

Aux termes de ce projet de 3 ans, le système de recommandation de DISTILLER pourra délivrer aux Product Owners, ingénieurs ou développeurs, toutes les indications nécessaires à la conception, à la production et à la configuration d’applications cloud plus durables, tout en prenant en compte l’ensemble des contraintes propres à ce type de projet (performances, flexibilité, confidentialité).

Pour atteindre cet objectif ambitieux, DISTILLER prévoit l’étude des applications cloud-natives et de leur configuration afin d’extraire toutes les variations existantes pour définir empiriquement, sur la base des mesures en production, un indicateur de durabilité sur lequel se basera le système de recommandations de composants logiciels durables. 

Avec son prochain site internet, le consortium publiera régulièrement sur la progression de ses recherches et sur ses résultats, afin de partager ses travaux avec la communauté et le milieu de la recherche. 

« Le programme Distiller est une étape majeure dans les recherches que nous menons depuis 10 ans sur l’impact énergétique des logiciels et qui est désormais l’une des priorités de l’institut <https://www.inria.fr/fr/numerique-frugal>. Il va permettre de faire progresser la recherche fondamentale dans le domaine du numérique éco-responsable et de ses applications, notamment dans le cloud. Il contribuera à la pérennisation et au transfert de notre logiciel phare, PowerAPI <http://powerapi.org>, pour la mesure de la consommation énergétique des logiciels tout en favorisant l’émergence de nouveaux outils pour accompagner les développeurs dans l’adoption de bonnes pratiques de conception de leurs logiciels» Lionel SEINTURIER, responsable de l’équipe de recherche Spirals, Inria

«La diminution de l’impact environnemental du numérique passe par tous les éléments de sa chaîne devaleur. En tant que fournisseur deservicescloud, les équipes d’OVHcloud s’engagent dans le projet Distiller afin de développer les connaissances sur les briques logicielles. En partageant ces connaissances avec nos clients, nos partenaires et la communauté, nous nous engageons dans la mesured’une empreinte environnementale précise et exhaustive pour lesservices numériques.Cette démarche vient compléter notre stratégie environnementale globale, en allant plus loinque la fourniture d’électricité renouvelable ou l’allongement de la durée de vie de nos serveurs.» Tristan VUILLIER, Program Manager Sustainability, OVHcloud

« La performance des applications cloud native et leur utilisation optimisée des infrastructures cloud est une source d’efficacité énergétique qui va dans le sens de la diminution de l’impact environnemental du secteur du numérique. Un sujet d’importance pour l’avenir» Véronique GUIBERT, Directrice RSE, Orange Innovation. 

“En tant qu’acteur du conseil en management et d’expertise technologique, membre du collectif B Corp et engagé dans le collectif « Green It », Davidson consulting s’investit à son échelle pour favoriser l’émergence de solutions qui concilient innovation et sobriété numérique. Avec DISTILLER, nous souhaitons davantage contribuer à la conception de solutions plus justes pour fournir un appui scientifique et technique et accompagner le développement des bonnes pratiques pour les acteurs du numérique. Enfin, nous souhaitons partager ces pratiques vertueuses et notre expérience en la matière avec notre écosystème et les mettre en pratique dans les activités et les projets que nous menons.”  David OLIVIER, Directeur R&D, Davidson consulting.

Le projet DISTILLER en chiffres: 

  • Durée du projet: 36 mois 
  • Démarrage officiel : 2022 
  • Budgetsubventionné : 664580 € 
  • Nombres de chercheurs impliqués: 15 

https://anr.fr/fr/detail/call/appel-a-projets-generique-2021/